Entre 1886 et 1920, les terres des colons ne produisent pas beaucoup de foin parce que le défrichage n’est pas complété et les récoltes se font en fauchant entre les souches. Pour nourrir les animaux, comme le frère Moffet le fait, les colons se mettent à récolter le foin bleu. Cette herbe pousse dans une baie peu profonde entre la rivière La Loutre et Notre-Dame-du-Nord. On l’appelle aussi foin plat ou foin de castor. Cette herbe de 80 à 160 cm de haut pousse dans les marécages des baies. Les colons coupent ce foin et le font sécher sur des chevalets placés au-dessus de l’eau. À l’automne lorsque le lac est gelé, on vient chercher le foin pour nourrir les animaux et en vendre aux «jobbers». Le curé Dubois de Guigues écrit que les colons se rendent faucher le foin à pied avec un bœuf et pour revenir après la noirceur, ils marchent derrière leur bœuf en lui tenant la queue pour retrouver leur chemin et pour éviter de recevoir les branches d’arbres dans les yeux.
Source: «Regarde, j’ai tant à te dire… L’histoire». p. 134. Monographie de Guigues.